tisseur de poèmes

tisseur de poèmes

Aurore d'un navigateur

Air du temps ne fait pas l'échanson
Les nuages glissent leu fermeture éclair sur le ciel bleu 
La nature déchausse ses santals
Les arbres éternuent leurs dernières feuilles 

Ton prénom me rappelle la madeleine de Zola 
Le titre évocateur réveille en moi le Bouddha 
Le lotus de ton être intérieur est si épanoui 
Qu'extérieurement tu embellis 
Le yin et yang si fort de ton sutra 
Font fuir les passions tentatrice de Mâra
L'annonce faite à Aurore par le crépuscule
T'in vite à rester jusqu'au bout de la nuit majuscule
Celle du regard lunaire et des tourbillons d'étoiles 
Ton corps nu reposant sur le drap blanc de la toile 
Les pinceaux de mes membres dessinant ta beauté 
Dans cette atmosphère laiteuse et immaculée 
Le vernis de ta peau et la couleur de ton amour 
Lissent à jamais l'enluminure du genre troubadour 
La calligraphie de tes cils et de tes sourcils palis
Le papier plié de ton nez et le sceau de tes lèvres
Ont le bonheur d'être dans un bleu lapis-lazuli
J'attends le samedi soir et sa fièvre 
Nos saltimbanques lanternent tels des lampions 
Tes cheveux ont rompu les amarres de ton chignon
Et ta chevelure flotte au gré des alizés vers l'inconnu 
Cette île paradisiaque où toi et moi in situ
retardaient les premiers feux de l'aurore rosée
Les portes de l'extrême-orient mordorées
Se ferment sur le sampan nirvanesque
Et protègent de tous rayons cette idyllique fresque
Je ne souhaite garder que cette émeraude boréale 
Et transcender ce doux souhait subliminal
Je n'ai jamais rêvé cette minute et elle est arrivée 
Demain tu m'auras peut-être oublié
Mon poème tel un mantra caché dans le moulin à prière
S'envolera vers d'autres aurores toute ma vie entière

Astre bossu rougeoyant pressenti par les bayadères
Aurore ,écoute mon oliphant
Sur le débarcadère 
Avant le couchant
Un navigateur
Dans son macrocosme céleste flottait un iceberg de lune
Les instruments de bord faisaient le point de la grande hune
Ame en escale , il cherchait son port d'attache
Sous le chapiteau nichait sa belle idéale et son panache
Le phare en état de veille attendait le grand soir
Celle d'une dame de laque qui rayonne de moire
Le voyageur s'arrête et porte un regard sédentaire
Sous le toit d'une déesse titulaire  
Sous le soir lénifiant d'un velours parme
L'ombre gracile de sa tutrice de charme a revêtu sa robe d'étamine
Le soleil de minuit sonne les matines
Les cascatelles d'encens s'exhalent de la cassolette
Son fard cosmique rend la nuit désuète
Fleur érubuescente sans pétales de rayon
Tout son être embrase le perron 
Sur les marches d'harmonie résonne son modèle
Son sonnet a enfin trouvé son asphodèle
Sa taille sableuse divague en flocons d'écume
Le rouleau de ses hanches estompe les vagues d'amertume
A l'oeil rouge d'un flash lunaire
Couleur trope l'oeil d'un luminaire
La pensée marinière décrypte l'illusion vacataire 
Les ombres chinoises sur les rives du batik
Brossent le tableautin de son odyssée fantastique 
Le ruisselet mêle aux mélodieux clapotements antalgiques
Leurs flots rugueux et frénétiques
Estampille d'une volée amoureuse scripturaire
Luciole passagère retenue par le courant de ses caresses
Ballotté par les suaves dorlotements de ses vaguelettes en liesse
Le calice effleure chaque sépale opaline
Et forme avec sa corolle une union câline
Leurs enjambements lovés en couplets a cappella
Mettent fin à leur désidérata 
Dans la chambre acoustique
Le voyageur et sa sirène forment un choeur polyphonique

Mes pas se sont évadés 
Intimés par les feuilles tombées 
D'un contre ordre 
L'intime se fait printemps




05/09/2021
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 7 autres membres