tisseur de poèmes

Fleuve creuse son lit

Un roman  fleuve dans lequel les mots font l'amour 

Dans lequel les mots ne veulent pas se rider 

Sans rides de plage ,  sans ondes  je creuse mon sillon

Comme si allongée dans mon esprit , je commençais à évider 

L'eau affouille  le lit de la rivière 

Tu t'écoules dans mon lit  , Riviéra 

L'instinct animal fouit 

Pour creuser une idée 

De laquelle jaillira un puis  comme un début de source 

Je suis tout retourné , remué  au fur et à mesure que ma plume archéologue  découvre

Cela creuse mon estomac  , cette grand faim de toi

Le grand air ça creuse  , transporte par pelletée   plus loin 

La taille se creuse , se fait tranchée 

Plus je me creuse  , plus je pénètre dans une fosse  , de-meure- souterraine 

Je fourgonne mortuaire pour déterrer  , faire revenir  à la vie

J'ap-profond-it 

Les décolletés de ton cou , ta gorge ,tes épaules, ton dos

Décolleté  profond  , plongeant , bateau  arrime  dans un golfe échancré 

Je prend soin de  ne pas décolle-té 

De ne pas appesantir  tes paupières  ,ma main , mon bras 

Réveiller la belle  , glisser , passer sur  son corps ma main

Le bras d'une ancre dans un bras de mer 

Je ne veux pas t'abîmer

Creuser un écart 

Mais  prononcer accentué  ce qui est au plus profond de moi 

Ne pas désunir  mais mettre en relief  , en valeur

Quand je gonfle le torse , je bombe la voile

S'enfouir sous les draps  , plonger 

Fouiller dans la poche de tes yeux 

Trouver un fond de clef 

De tes pensées secrètes 

Celles qui expriment  ce que tu ressens quand tu blottis  contre moi

Quand tu me serres dans tes bras ,  quand tu jouis  

Je descend au plus profond de toi 

Les baisers  nagent  en  basses eaux 

Seul  mon sexe   explore   en secret  le fond sous marin 

Exprime  son émerveillement 

Dépose sa semence dans le sillon 

Tous les deux comblés   

Leur trésor à la recherche de ses parents