tisseur de poèmes

Son livre prend de la lumière à la vitrine de la librairie
Comme le poète prendrait lui même du soleil
Mais ses mots bagnards sont surveillés par une police d'écriture
De même que les pages vêtues d'un pyjama à rayures
La couverture du livre a enfilé son brassard rouge
Comme le délégué officiel chargé de la sécurité d'une manifestation
Un livre Manifeste !
Mais les mots sont des petits cailloux noirs ramassés par les lecteurs
Sur les sentiers battus par des coups d'oeil
Une lecture évasive !
Même si au départ la plume et la couleur goudron des lettres
Résonnaient comme un forfait
Même le portable se fait policier
Un téléphone mobile !
Les mots sont à l'envers à force de tourner les pages
Le lecteur y met bon ordre
Une façon de se faire écrivain en les remettant à l'endroit
Un chemin pavé de bonnes intentions
Sous la main chorégraphe , son texte une figure imposée
Les lettres sont comme des notes de musique
C'est comme si le lecteur allait à l'opéra
L'Etat d'esprit du poète puis ses lettres de noblesse
Pour un peuple de lecteurs qu'il ne vous'voit' pas
Son épilogue : chacun de ses mots égrenés