tisseur de poèmes

tisseur de poèmes

deux mondes qui ne s'interpénètrent jamais

Les branches mortes m'empêchent de passer

Je mets ma main devant pourtant pour les repousser

Mais les petites ramifications glissent sur mes doigts comme une toile d'araignée 

Je ferme les yeux et force le passage 

La brume qui  tombe me recouvre de son châle 

Ma peau nue  frissonne comme le pelage d'une bête apeurée

Les bois sont noirs  comme incendiés 

Terre brûlée , tu ne peux plus survivre

Ombre morte , ton visage blafard  

Lumière glauque d'une maison qui ne présage rien de bon

Peau morte frigide 

De l'autre côté  , la buée sur un carreau 

La nudité de ton corps rescapé qui cherche un refuge 

Les arbres calcinés qui te donnent vie

Une jeune fille qui cherche ses premières chaleurs 

Blotties contre un autre corps

Entre les deux  la barque d'un passeur 

Tes cils comme autant de petites branches 

Tes sourcils comme deux branchettes 

Tes deux doigts du milieu sur la bouche comme pour ne pas parler

Ne pas laisser prise à la frayeur exprimée

Les doigts de ta main droite comme un tronc à cinq branches 

Tes cheveux de devant qui se confondent avec les brindilles

L'arabesque d'une femme arbrée 

Une image en noire et blanc parsemée de tâches blanches

Une photo d'un autre monde, une vieille photo ?

Pourtant une blancheur plus accentuée au niveau de ton visage qui laisse espérer 

Mais rien qu'une tentation 

Au milieu une zone libre

Tu vois la désolation , la perte , le chaos 

Elle , les arbres dépouillés 

Tu voudrais redonner vie à tout cela 

Mais la barque au milieu t'emporterait très loin 

Sans que toi nu et dépossédé tu ne puisses la rejoindre

 



08/10/2014
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