tisseur de poèmes

Marche seule sur la plage 
Ses pas sur le sable font des ondes que l'on prend pour des vagues 
De dos ,on croirait voir jusqu'à mi- corps un bonnet 
Avec deux cordelettes sur les côtés au cas où le vent marin soufflerait 
De dos ,on dirait un H ,une petite échelle à un barreau ,sur pilotis
Au cas où la mer se mettrait à monter 
A grande échelle ce sont les pompiers 
Quand elle avance les vagues devant elle se sont aussi avancées
Quand elle passera ,elles vont se retirer comme une révérence
Pour cette jeune femme en noire :noire eau 
Elle qui se protège alors qu'on la repère de loin ,elle ne pourrait pas
Disparaître 
Habillée noiraud ,de dos , on a envie de lui dire
Show me more ou Maure comme dans Othello 
Qui sonne comme hôtel eau , hôtel au bord de la mer
De plage ,durée limitée comme si quelque chose allait arriver
Elle ne dit rien , c'est l'eau qui dessine sur le sable
Sa jambe droite se confond avec la gauche quand elle avance
On dirait qu'elle se tient sur une jambe 
Si on ne regardait ses jambes on penserait qu'elle arrive de face
Au premier plan elle est à grande échelle 
L'étendue est vaste devant elle 
Pour donner une réponse à sa solitude
Peut-être a t-elle donné un tour de clef 
Une clef magique qui a fait disparaître sa maison
Pour donner une réponse à son visage
Peut-être a t-elle les traits tirés pour suivre les lignes
Une feuille blanche n'en fait qu'à sa tête 
Avalerait un texte même 
Les lignes rythmées de vagues sur le sable
Qui effacent derrière et devant soi 
Mais de noire vêtue toujours visible 
Même de couleur encre , l'eau n'en est pas tachée pour autant 
Elle ira jusqu'au bout de cette plage, à bout d'encre
Puis elle remontera cette plage pour lever l'encre et partir