tisseur de poèmes

Avais je besoin de la lune pour voir la mer cyprès ?
Le bruit des vagues m'emporte sur la justesse des mots 
Mer si près qui n'attend qu'un moindre faux pas
Pour prendre ton pied ,affaisser le sable ,te faire tomber
Avais je besoin de l'avertisseur du train pour voir les rails si près ?
Un pied trébuché ,tomber sur les rails 
Avais je besoin du vacarme des voitures
Pour ne pas entendre la grande route ?
Celle qui fait les histoires d'évasion 
Un pied sur le bitume , se faire happer 
Mes yeux rivés sur mon portable
Mes pensées sur ses épaules 
Ce sont mes pas claviers qui marchent pour moi 
C'est mon interlocuteur qui me guide
La tête baissée comme si je regardais mes pieds
J'ai l'impression de me rapprocher de lui 
Peu importe les éléments autour de moi 
Je pense me passer de l'aube ,du crépuscule ,du jour , de la nuit
Quand il me fait l'amour 
Ses doigts comme des touches sur mon corps 
Des yeux qui s'allument ,écrivent un plaisir 
Pupilles ouvertes , fermées comme un code 
S aime S , E m'elle 
Je tape à n'en plus finir comme atteinte d'un orgasme 
Je ne lis plus l'écran tellement mes yeux pleurés , rougis 
Par l'écran mais
j'hallucine , suis en transe 
Une existence absente d'elle même 
Engourdie de toute part 
Je ne sens plus qu'il s'est retiré 
Quand le corps reprend sa sensibilité 
Premières minutes hésitantes 
Où suis je ? 
Quels sont ses bruits ? c'est quoi ? 
Je prends peur 
Pourquoi la lune me regarde ?
L'eau de mer froide , je réalise