tisseur de poèmes

Ne plus écrire un mot 
Ce qu'il représente n'existe plus 
Le sens des mots 
Vont -ils vers le sud, le nord , l'est ou l'ouest ?
Selon le souffle du lecteur 
Sait -on d'où l'on vient par le choix des mots 
Sa propre intériorité :une personne du sud emploie t-elle plus de couleurs ,chaleurs 
Mais on sait souvent où va le parleur quand il s'exprime 
Séduction ,manipulation ,conviction 
On se trahit aussi 
Prendre quelqu'un au mot ,pour ce qu'il écrit 
Mais les mots ne peuvent tout dire 
Et puis tracer les lettres qui ont une forme préétablie 
Les lettres sont plosives ,muettes comme le h ou e
Mais on ne peut dessiner une forme sur un être humain
Qui a des zones plus réactives que d'autres 
Il ne répond pas par un son aux zones non érogènes 
Souvent , nous voyons sans rien nommer 
On oublie que nommer c'est faire exister 
Alors faire défiler une belle femme dans sa tête 
J'aime quand tu prends un ris 
Pour employer un terme de navigation
Comme lancer les couleurs d'un drapeau
Une voile lancée au vent
J'aime le raie de lumière qui t'inonde 
Comme la raie de tes cheveux peignés à la lumière 
Une heure prévue qui a un sens 
Car chaque mouvement horloger se fera coûte que coûte 
Mais avec toi pas un coup d'épée dans l'eau 
Ne pas réduire la matière au silence 
Une matière vivante
Je me tenais debout appuyé dans le coin d'un mur 
Ou deux pans se rejoignent
Il me suffit d'éprouver 
prouver à son que l'on existe plus
Que l'on ne suit pas un rythme de vie 
Comme un rythme de temps
Une aiguille qui avance 
Mes yeux comme un tic tac 
Un front qui fronce qui marque midi 
Mais une bouche qui sourit 
Va de moins le quart au quart ,un demi cercle vers le bas 
Dessiné par le nez 
Deux sourcils qui se lèvent comme une envolée d'oiseau 
Des yeux encerclés dans une orbite en cercle 
Une auréole un grand cercle 
Les mains sont libres 
Elles expriment un geste 
Ecrire est un grand geste 
Ils se tenaient deux bouts 
Au milieu un baiser
Et les yeux qui tournent comme la Terre qui passe à la nuit 
Et les oreilles comme deux ailes 
Qui volent à l'écoute , 
Entends tu ,entendre ce qui s'est tu 
Pour laisser la place , ta place