tisseur de poèmes

tisseur de poèmes

Ne pas déranger

La nuit chaude enveloppe les silhouettes

Dans la maison jaune  

Soleil boite aux lettres car  le courrier du coeur sera lu 

Le lendemain au lever du soleil

Pour l'instant, c'est l'obscurité absolue 

Leurs fragments de soi  intime sont  proposés au  regard d'autrui 

Afin d"être validés 

Chacun s'évertue dans ses propres exploits 

Comme pour faire passer un message  

Le communicant se démène 

Le gémissement , le cri  valident  sa propre performance 

J'ai eu ce que je voulais

Il a réussi 

Cela t'a plu , c'était bien 

Il attend sa note

Tu fais bien l'amour 

Quand il pénètre en bateau par l'étroite passe

Chacun est plongé dans un émerveillement 

Comme s'ils découvraient pour la première fois une chose fantastique 

Car ses yeux fermés , la concentration sur son acte  : qui sait vraiment à quoi ils pensent ?

Alors ils se prennent la main pour ne pas se perdre chacun de son côté  dans un plaisir immense

Avoir un rapport , c'est épouser les contours  de mots  d'amour  d'avant-hier

Sur un corps d'aujourd'hui qui n'a de paroles que le souffle 

S'immerger  dans un monde  toutes  réalités extérieures  évanouies   

Sa peau si lisse qu'elle semble désincarnée  

Qu'un corps de femme  à qui il faut les gestes appropriés 

Pour entendre le bruit d'une incarnation

On distingue dans la pénombre des collines noires 

Qui seront traversées de rouges baisers

Un tout amoureux 

Comme si on lisait sous la rubrique amour 

Tout ce qui s'y concerne

Mais équilibre si fragile 

Entretenu par des caresses et des baisers

Le moindre relâchement  et tout viendrait à s'arrêter 

Impossible alors de relancer , tout serait cassé 

Tiens bon , encore , oui  

Pas de fin possible

Reste en moi 

On remet cela , c'est si court  

C'est vrai que dans l'action , on ne voit pas le temps passé 

Une jouissance suspendue 

Un vol d'exception supersonique 

Au septième ciel  !

Quand nous quittons cette terre 

Monter au ciel

Le ciel vers lequel on tend 

Une longue piste de décollage

L'avion emballe les moteurs 

On prend de la vitesse , on décolle

Le drap est un nuage 

Amoureux restent sur un nuage aussi  

Le lit est un bateau sur une mer agitée 

L'écume des draps et les mains qui nagent

Le noir un voile de pudeur  posé  sur leurs corps nus

L'écriture  se retire sur lapointe du bic

Pour ne laisser qu'un trait 

Le sourire  de deux êtres qui s'aiment 



01/11/2013
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