tisseur de poèmes

La femme se faille ,contrainte à une immobilité 
C'est là qu'elle se donne à voir
Comme au cinéma ,une chorégraphie dans l'ombre idéaliste d'un spectacle
Séduit , subjugue par sa maîtrise
Le poète laisse parler sa voix intérieure comme une voix off qui donne ses directives
Il fait accoucher ce que l'on ne dit pas tout haut dans un langage soutenu 
Il laisse flottant la signification ,son corps à elle à la danse
Espérant que de ses mouvements parviendront à rendre les yeux à capter
Rejetée dans l'ombre ,raconter c'est voir renaître toute une mythologie
Son absence rend curieusement présent
Le poète l'a façonnée 
Moulée comme dans un jean elle exerce son insolente séduction
Adorée en privé ,mal aimé en public
Elle attire le regard expert
Tout ce qu'elle fait et vit se plient à une exigence du poète 
Pour renvoyer une image de perfection
Mais pour le lecteur ,on ne peut rien lui ravir
Les conversations ne feront qu'alimenter son usine à rêves

Le lecteur ne peut mentir aux mensonges

Il est facile de se tromper de mots face à tous les sens possibles
Objet de fantasme quand la nuit tombe avec le livre
Elle ne reste qu'une attitude au jour levant 
Une inconnue qui donne tout dans une générosité périlleuse
Dehors la ville gronde jusqu'à la prochaine séance
A nouveau il sera dans le même temps celui d'un regard