tisseur de poèmes

Il est 18 heures 
Une aiguille en haut ,une autre en bas
Comme les deux tours de façade bien droite 
Se tiennent debout comme un être humain
Puis le destin sans le savoir
La haute aiguille se penche comme une salutation 
Comme une reconnaissance devant le temps 
Aiguilles agenouillées devant le 6 prie Dieu 
Une dernière prière 
Maintenant elle sait la dernière heure arrivée 
Pas comme un 7 pour les jours de la semaine 
Comme un lent chemin de croix 
18 heures passé ,c'est ce mot qui est retenu 
Ce sont les premières heures d'un autrefois qui commencent à brûler
Le bois qui craque avait craqué pour de bon
Un bois de chauffe ,la fournaise de la nuit 
Une transcendance des flammes comme une fleur qui tournerait son coeur
En sacrifice 
C'est le feu vivant qui étreint ,bras allongés comme sur une croix
Le regard des tours ,la rosace illuminée 
Le bûcher des vanités ,plus de 8OO ans de survie, qui se consume 
Passe ,trait passe 
La charpente comme une ligne ,un horizon 
Un soleil de feu qui ne veut plus descendre et laisser à la nuit son office
Les cloches se sont tues , jamais soupçonnées la moindre alerte 
Un feu de sacrifice pour un renouveau
Un appel à de meilleurs augures 
Un feu paien parce que le religieux s'est effacé 
Le feu qui s'est approché trop près de la flèche
Celle ci tombe comme Icare
Mais une flèche jamais perdue de Cupidon
Elle a touché la foule amassée au loin 
De leurs larmes impossible à éteindre ce brasier 
On pense alors au tableau de l'image du Christ et son coeur en feu
D'aucuns ont cru les flammes de l'enfer 
Mais le Christ n' y est -il pas descendu ?
La rosace aux yeux éteints 
Après cinq heures de combat contre le feu 
5 heures ; 6 heures : commencement d'un décompte 
D'une heure d'été à une heure d'hiver
Une inondation automnale 
Cette rosace qui a rendu la couronne d'épines
La fin d'un calvaire 
Yeux embués noircis 
Comme des cendres qui nourrissent la terre 
Terre d'un nouveau monde 
Ce grand vaisseau dans les larges flaques d'eau 
Les ponts pieds relier une île 
La vierge près de l'autel 
Une notre dame humaine 
Le temps des hommes
Vaincre la mort 
Reconstruire ,le temps des bâtisseurs

La musique reste coi :orgue et cloche 
Le silence ,le recueillement
Comme de la descente de La Croix jusqu'au dimanche
Jours sans Dieu