tisseur de poèmes

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Pensées

Une pensée est-elle morte quand je ne la révèle pas ?
Tout ce que je garde pour moi sera inscrit au registre des légendes 
Histoire de la pensée fait partie du mythe de l'intériorité
Mais comment dois je le dire , l'entendre ?
Par le langage que je suis seul à comprendre
Ou par le seul langage que je comprenne ?
A quoi penses tu n'a pas forcément la réponse à rien 
Synonyme de vacuité mentale mais le rien du domaine concerné par l'interlocuteur
A une analogie qui me fait penser à ceci ,cela
Car je ne peux me défaire de ce que j'ai appris, vu , entendu
Bien sûr cela serait tellement plus commode de lire dans les pensées
Mais ce serait la lecture d'un être qui n'existe que par rapport à des idées,des croyances ,des représentations passées et un devenir hypothétique  et imaginaire 
Sa pensée n'est pas vierge ,elle est le produit de quelque chose qui a eu lieu
Sa pensée n'est pas future car qui me dit que dans une langue oubliée quelqu'un n'avait pas déjà eu l'idée
Et puis quand un être ou une chose a été vécu, habité, ressenti dans sa chair se termine mal
On me dit de ne plus y penser:mauvais souvenir ,mauvaise expérience 
La sagesse nous conduit vers un meilleur choix plus avisé ,une pensée plus positive
L'homme dans sa pensée est fragmentaire à la recherche d'une complétude 
Sa pensée intimiste s'éteint dans le son articulé , le mot 
Elle devient hors soi
Elle ne correspond plus à son écoute, son regard
Soi, ses convictions ,ses évidences sont niées 
Le mot entre dans un discours qui se libère 
Il produit un monde et en fait la conquête comme sur une terre étrangère et lointaine
La compacité de l'homme explose en de multiples atomes
Confronté aux autres la pensée retient ce qu'elle a de plus universel
Le monde s'écoule avant et après nous
Alors conscient de sa finitude ,l'homme choisit la pensée comme aveu de sa condition.





07/03/2010
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