tisseur de poèmes

A la lumière des tuiles rouges sous le ciel noir
A la lumière de ton tulle noir devant les tuileries 
J'entendais battre la pluie comme sur des tambours
Toujours à la bourre espérais que la pluie te retarderait 
Que tu ne marquerais pas le rythme de tes pieds agacés 
C'est ton coeur chaviré dans un regret d'hier 
Qui se déverse aujourd'hui dans des sanglots 
Le miroir du ciel n'a plus l'éclat de ton corps 
Que mon corps terroir qui éclabousse les flaques 
Il n'y a plus -plus de pleuvoir- que la puissance du tonnerre 
Et de ses éclairs qui permettent d'entrevoir ce qui fut
Un fût pour recueillir cette eau évaporée ,un passé 
Ou celle que je bois comme si tu étais encore présente
Puis tout glisse dans un silence 
Essuyé comme avec un buvard 

qu'y a t-il de plus beau que d'arriver le matin 
Ouvrir ses yeux sur un autre monde
A son arrivée toi qui me guettais comme du haut d'une montagne
Dans le silence d'un regard , j'y voyais déjà ta neige éternelle
Ecrire c'est marcher avec les mots 
Lire c'est avancer des yeux vers le poète
Rompre les distances sans prendre l'avion ,la voiture, le bateau
A l'appel d'une lecture voir les peuples se rapprocher
Aller au point de rencontre d'une compréhension , d'une émotion
Partir , ce n'est pas laissé un vide
Dans les montagnes , les plaines , les lieux , sur les choses
Je laisse l'empreinte d'un regard , d'une impression 
Le glissement du vent qui caresse
Partir , ce n'est pas quitter
La mémoire grave le récit d'un voyage
Sur le marbre froid , comme pour mettre à distance 
Ce que tu ressens ,ne pas dévorer avec passion
Le poète a été amoureux là bas sans jamais te dire je t'aime
Mais les jours ne font plus la nuit 

Parapluie que je retourne ,rond comme une piscine gonflable 
Son mat de manche et ma veste qui se gonfle. comme un ballon
Fait office de voile 
La pointe de mon parapluie qui tourne comme une toupie 
Sur la chaussée trempée de flaques 
Je vogue jusqu'à un abord où je pourrais mettre pied 
Retourner le parapluie et t'abriter avec moi