tisseur de poèmes

Et si il n'y avait rien de vrai à découvrir 
Que l'imagination des hommes
Sa capacité illimitée à se faire des représentations mentales
A la rencontre avec un obstacle extérieur 
Cette imagination se domestique 
Alors l'homme va s'abstraire pour élaborer

Les voyages s'effectuent intérieurement
Tout ce qui nous est commun est oublié 
Ne reste que ce que l'on apprend d'ailleurs
Et voilà que nous sommes repartis dans nos pensées
Parce que notre corps avance réellement 
Et si c'était cela les pas 

La poésie dans sa métrique fait avancer dans un même
Mouvement la pensée et l'émotion 
Le rythme est un temps intérieur 
Aller à son rythme quand les yeux accèlèrent leurs découvertes
Nous sommes déjà loin dans le regard des choses et des gens 
Notre corps fait de grandes enjambées 
Coupe son nouveau décor à coups de ciseaux de jambes
Et voilà des bandes de ruelles et de sentiers 

Derrière soi il ne reste plus qu'une enveloppe de brume
Qui s'effiloche comme la fumée après un coup de fusil
Une grande clarté comme un grand vide devant soi
Parce que l'on a tout avalé 
Une grande satisfaction de n'avoir rien oublié
Assimiler , digérer 
Puis le grand brouillard 
C'était quoi au juste 
Croyant avoir rêvé , reprendre sa marche comme si de rien n'était 


Poser sur la route pour que sa marche s'y reconnaisse
Ebruiter l'environnement pour qu'il ne se sente pas seul
Son monde se met à vivre 
Les yeux grands ouverts
Une représentation mentale pour l'extérieur 

Ne dis t-on pas ferme les yeux 
Remets toi en condition
Tu revois tout comme dans une salle de cinéma