tisseur de poèmes

Jadix
Arriver à 11 pour le temps présent
comme un aux à gués 
Pour pouvoir traverser 
Dans le ciel glabre
Ma main à l'eau 
Doigts radeaux 
Défaire l'ourlet d'une page comme une vague attachée par l'écume
Un roulotté maintenu par un point de côté 
Des doigts encrés à la tache
Devant les petits carrés de lumière
Fenêtres mosaïques
Le palais d'une ville 
Aujourd'hui il pleut 
Sans elle , que le pouvoir 
Mais que pouvait le roi sans reine?
La pluie qui fait sortir de sa cachette 
Décacheter 
Avec un de ses cheveux comme coupe papier
Il faut qu'il advienne quelque chose 
en bruits , en silences 
pas d'images derrière une vitre à pluie
Comme par transparence à travers son chemisier
Accueillir de toute la largeur de ses bras
Des bras ,br comme briser 
Agrandir pour qu'on la voit bien 
comme elle pas comme reflet
Prendre la posture du papier à lettre déplié 
que sa voix arrive à la vitesse de la lumière 
que son doigt suive mes lignes 
Lignes de vie qui respire , frémit ,rougit
du coin de l'oeil 
comme du coin de la rue
J'ai poussé une pointe jusqu'à toi
pour nous laisser le temps d'une lecture
Le spectacle d'ombre de mots infatigable qui font leur rap 
sur la lumière blanche de la page 
En retour le legs de ton sourire

Jadix assise dans le froid d'une ombre pour réfléchir 
Echarpée par les flocons de neige d'une page
Jusqu'à ce que le sol soit recouvert 
pour un bonhomme de neige d'écriture
Pas un sou pour le passeur aujourd'hui 
Il faudra qu'il repasse
Aujourd'hui c'est toi qui a déposé ton souffle dans l'ombre de la pièce 
Pour entrer dans la lumière pure lavée de pluie
Maintenant on peut voir le vent qui souffle
Comme s'il était habillé d'écume ,de sable 
Visibilité
D'un passé toujours recommencé ,s'ouvrir aux pas de côté
Gâcher du noir pour reconstruire
Glissements de sens 
Prolongements , épanouissements
Cela va donner