tisseur de poèmes

tisseur de poèmes

rôle titre

Ils sont venus le soir
Pas la nuit
Elle avait laissé l'ombre au pied d'une lumière
Pour qu'elle puisse se changer
S'empare de son rôle titre
N'oubliant pas que le poète , lui , est entrain d'écrire
Les maisons , les immeubles dans la ville où elle habite
Se sont transformées en grande porte ouverte
Elle s'échappe alors
De cette vie compartimentaliste ,le noir et blanc d'un damier
La nuit reprend ses gauches
Comme la légende d'un gauche représentant le mal
Comme le jour reprend ses droits
Le doit, les bonnes émotions sinon la nuit s'installe
La double peine d'un mourir et faire mourir
Heureusement il y avait la pleine lune
Dans la maison abandonnée elle était en train de dormir
Suite à une dernière boisson : un sachet de poussière d'étoile infusé
Son esprit faisait l'inventaire de sa journée
Un sentiment d'anxiété s'installait autour de minuit
Que l'horloge sonne une heure du matin
Comme si l'expression il était moins une annonçait une catastrophe
Elle aimait profiter des accidents de la vie
Pour donner libre cours aux variations, aux inventions
Improviser , ne pas savoir où , quand et pourquoi
Sur son visage on pouvait lire sa circonlocution
Le jour dans la ronde de son visage
L'ombre traçait une ligne droite traversant le cercle
Ombre portée qui marquait l'heure solaire
Elle souhaitait que l'on lise qu'une fois sa production
Ne pas y revenir comme sur une scène de crime
De son visage on ne savait pas ce qui soulignait le plus son regard
Ses sourcils ou ses paupières
Elle aimait porter un tee shirt en trois bandes 
Pour aller dormir 
Un drapeau de nuit flottant au rythme du souffle de son sommeil
Un de ses loisirs ,l'écriture ,quand le poète était absent

Elle oubliait
Laissait son miroir à sa droite
Ne regardait pas le reflet de l'eau à sa gauche 
Faisait comme si sa source n'existait pas
Elle avançait en aval 
Jusqu'au grand fleuve d'écriture où
Défilait la beauté le long des lignes de flottaison 
Vent sensuel qui pousse au large 
Au devant des lecteurs 
Sur l'autre rive d'impatience 
L'attendu depuis l'aube des yeux assis 
Etonnement de se savoir charmante, adorable ,mignonne ,sensuelle
Lui rappeler ses qualificatifs
Rebrosser son portrait 
Comme si l'écrivain n'avait plus d'yeux que pour ce qui est en face de lui
Comme s'il avait oublié qu'on la chercherait
Que de son texte sans tain ,on verrait son visage
Par pudeur par modestie 
Une fois n'est pas coutume 
De souligner ce qui est mérité 
Quitte à la faire rougir



09/05/2020
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