tisseur de poèmes

Mots dispersés , répétés jusqu'à l'infini
Leurs valises pleines : tout ce qui leur restait à posséder
Mais vides sans consistence
Pour les autres rien ne changera
Ils ne se changeront pas arrivés au camp
Ils ne rangeront pas leurs affaires dans les barraquements
Ils resteront comme ils sont
Pas de nouveau départ
Même ceux qui se cramponnent à leur valise
Les autres répondent plus tard
Pourtant des valises à mots , un sac à langue
Tout ce qu'elles pouvaient raconter sur leurs vies
Affaires récupérées , vidées de tout contenu
Physiquement réduits en cendres , décharnés , mutilés
Dé/valisés
Des yeux qui cherchaient en vain sur le quai des curieux pour raconter
Mais un seul regard porté sur eux avait déjà suffi pour tout perdre
Sur le quai la brume , celle de la fumée noire de la grosse loco
Celle qui tire de grandes malles cadenacées