après la nuit
Les nuages noirs s'en sont allés
Le soleil s'est pointé
Sa lumière crue, aveuglante pour les yeux pluvieux
Cette scène de nature automnale m'a fait penser à vous
Ils parlent lentement ,doucement
S'adaptent au ralenti
Comme les mots servent à libérer la matière silencieuse
Il nous fallait trouver plus de réel que dans la vision imaginaire
Aborder ses corps qui sont bien plus amour que les mots
Au fur et à mesure que vous poussiez la porte lumineuse
Les gestes d'un faire l'amour resplendissaient
Vous étiez des passeurs irradiants d'un baiser à l'autre , d'une caresse à l'autre
Le silence devenait rumeur , faute d'informations et de confidences
A chaque endroit caressé chez toi circulait la rumeur d'une intensité plus grande chez moi
Pour la faire taire , chacun a eu droit à sa part de plaisir
Comme un gâteau partagé et goûté avec gourmandise
Chacun satisfait , la rumeur fermait les yeux sur les parties plus privilégiées
Celles qui transportent encore plus loin , d'un au-delà qui n'aurait plus de mots mais des cris
Comme une rencontre indigène sur des territoires inexplorés
Comme une expression sauvage qui ne pourrait jamais être domestiquée
L'homme , le rêve , les éléments sont de la même matière poreuse
Celle des échanges , des influences
Des gravures en mouvement
Ils ne voulaient pas que
Les mots soient les mêmes , les sensations qu'ils suscitent se ressemblent
Comprendre que l'on n'en sait rien de lui, d'elle
Passer d'un monde à l'autre : le voyage qui change le cours d'une vie
Une résonance nouvelle , une émotion différente
Etre dans un état d'incertitude
Loin des héritages sur l'amour , le plaisir
A découvert , comme dans une situation déstabilisante sans dramaturgie
Comme les fantasmes au secours du quotidien
Ils se battaient , se soudaient contre les méthodes, les manuels , les conseils , l'expérience amoureuse
Comme si une autre vie était possible
Où rien ne se passe comme prévu
Jamais entre deux feux : la tyrannie de la jouissance et la victime de l'échec
Chacun se laisse une ligne pour le commentaire
Loin d'une mécanique qui s'enraye hors des idées toutes faites , des recettes , des voix des autres , des gestes volés
Redevenir humain
Se souvenir que la première fois ils se sont regardés, puis sourit et enfin dit salut
Ouvrir leurs yeux sur leurs propres néants
Pour combler au fur et à mesure ce vide nécessaire , sans à priori
Se prendre pur , vierge
Au petit matin , c'est comme s' ils descendirent nus l'escalier
Ils étaient encore trop jeunes pour dormir dans un lit de vieille dame et de vieil homme
Les lendemains seraient bruns ,blonds , châtains , roux peu importe
Ils avaient encore le temps de trop connaître pour raviver une flamme
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