tisseur de poèmes

une bûche ramassée et enfouie sous la cendre

lumière cendrée d'une cheminée d'albâtre 

le feu couve sous la cendre et la passion s'entretient d'un ronronnement qui fait oublier l'essentiel

ils couvent des yeux ce feu nourri 

eux le feu saint , les cendres d'un foyer en pénitence

l'avoeux d'un amour consumé jusqu'à la mort

déclaré sa flamme sous le tison du diable

eux restent là comme une bûche au coin du feu

le mâle des ardents a le sang chaud et brûle ses vaisseaux

yeux de braise rouge comme une guerre chaude

la voix chaude d'un crépitement 

la langue de feu effleure les points chauds

ils s'évanouissent en fumée

le souvenir chaud d'une flambée perdue

élève leurs âmes d'une abstinence

derrière le paravent vitré comme la lamelle d'un microscope

la victime expiatoire est un sujet d'expérience amoureuse

de leurs sommes d'avenir ils ont soustrait la fortune pour ne garder que les restes dépoussiérés 

d'une vie toujours jeune.