deux mondes qui ne s'interpénètrent jamais
Les branches mortes m'empêchent de passer
Je mets ma main devant pourtant pour les repousser
Mais les petites ramifications glissent sur mes doigts comme une toile d'araignée
Je ferme les yeux et force le passage
La brume qui tombe me recouvre de son châle
Ma peau nue frissonne comme le pelage d'une bête apeurée
Les bois sont noirs comme incendiés
Terre brûlée , tu ne peux plus survivre
Ombre morte , ton visage blafard
Lumière glauque d'une maison qui ne présage rien de bon
Peau morte frigide
De l'autre côté , la buée sur un carreau
La nudité de ton corps rescapé qui cherche un refuge
Les arbres calcinés qui te donnent vie
Une jeune fille qui cherche ses premières chaleurs
Blotties contre un autre corps
Entre les deux la barque d'un passeur
Tes cils comme autant de petites branches
Tes sourcils comme deux branchettes
Tes deux doigts du milieu sur la bouche comme pour ne pas parler
Ne pas laisser prise à la frayeur exprimée
Les doigts de ta main droite comme un tronc à cinq branches
Tes cheveux de devant qui se confondent avec les brindilles
L'arabesque d'une femme arbrée
Une image en noire et blanc parsemée de tâches blanches
Une photo d'un autre monde, une vieille photo ?
Pourtant une blancheur plus accentuée au niveau de ton visage qui laisse espérer
Mais rien qu'une tentation
Au milieu une zone libre
Tu vois la désolation , la perte , le chaos
Elle , les arbres dépouillés
Tu voudrais redonner vie à tout cela
Mais la barque au milieu t'emporterait très loin
Sans que toi nu et dépossédé tu ne puisses la rejoindre
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