tisseur de poèmes

La lumière du soir qui descend comme une écume
Le ciel sombre comme l'épaisseur de la mer 
A noter que quand l'eau est claire ,c'est peu profond
Mais dans la nuit c'est le poète qui a toujours pied dans ces vers
Houle blanche de la page qui charrie des vagues de mots 
Des mots survivants dans la quantité lexicale
Des mots de nuit comme des animaux nocturnes 
Nocturne cavaleur qui retrouve la légèreté d'un rêve
Ce n'est que le sommeil qui est lourd
Un rêve n'est que pluie qui file entre les doigts 
Ce qui est confiné dans l'obscurité recommencer à circuler
C'est pourquoi le poète écrit à l'encre noire
L'écriture poétique sur les lignes imaginaires d'une page blanche
Lignes architecturales
Dans la nuit la maison des dunes
L'abri dans la vallée au milieu des seins 
Sa tête dans un espace esthétique 
Tête un sein
Dans cette maison une femme 
A la fleur dont le coeur jaune sert de troisième oeil
Porte ouverte sur une petite pièce déjà occupée 
Par cette femme en noir , la porte de cette pièce au fond fermée
Comme s'il n'y avait pas d'échappatoire 
Déranger cette pièce même s'il y a quelqu'un ,vraiment ?
Peut-être n'est qu'une écriture scripturale anthropomorphe ?
Comme l'indique la petite table à gauche 
Est-ce le poète déjà assis ? Narrateur de son propre texte ?
La femme est vue de dos ,debout comme un stylo 
Regarder par la fenêtre les reflets changeants du jour comme un tissu
Le jour en lui même est répétitif 
Le beau corps d'une femme en rupture
Qui part en exil dans d'autres mondes que le sien 
Les lecteurs de tous bords
La poésie frappe à la porte d'un inconnu
Le porteur quand a lui pousse les bagages de la dame
Son double vestimentaire porté comme un bagagiste 
Les mots valises aussi
L'illusion du verbe que son alter ego mime dans l'ombre 
Pourquoi le poète disperse t-il sa mémoire dans celle des autres?
La poésie est -elle finie quand elle est lue ?
Le texte roulé comme un manuscrit 
Le manchon d'une femme en voyage