Indiens
Le poète écrit un jour de relâche , chaud aux yeux , en noir et blanc comme s'il était fauché
.Une histoire d'amour par contumace et pourtant les riches heures. Longueurs savoureuses pour se mesurer au long métrage ; journée second degré Sensualité brumeuse dans les labyrinthes de l'obscurité . Habillée par les légendes , narrée par les mythes. Pas un texte rétrécie pour une lecture pour tous . Insérer des lieux , des personnages qui longtemps n'y ont pas figuré. Il en trace un portrait plus divers plus ressemblant. Nouvelle interrogation ,découverte de nouvelles sources. Insinuations dans des chemins tout tracés. Pas encore réalisé , reste à imaginer :une poésie buissonnière. Aujourd'hui c'est un souvenir de voyage en Californie Monument Valley Ma pensée avait les branches d'un arbre Et les nuages cocons à leurs hauteurs comme des chrysalides bourgeons J'ai vu assise sur un pur sang en haut de la colline Une squaw aux longs cheveux noirs portant une longue jupe blanche Et un chemisier rouge A ce moment je fis couler l'encre ,mes mains titubèrent sur la page sans ligne Je portais dans cette gestuelle d'écriture le taux de criminalité ,l'addiction De ces Amérindiens . Comme leurs errances dans la rue déserté car mon texte n'était pas encore lu Je me suis souvenu que dans les années 1960 nombreux étaient les feuilletons Ou films relatant cette période indienne d'autrefois Qui ne se souvient pas dans ces années 60 de Géronimo , Cochise , perle de rosée En bon petit blanc j'étais émus devant cette tragédie et préférais être indien que cowboy L'essentiel je n'avais pas tué l'indien dans mon coeur d'enfant Quand je repense à cette cavalière à Monument Valley Son cheval de feu -pour eux c'était la locomotive Mais pour moi c'était son voyage dans le temps Pour montrer qu'elle existe toujours Le brin de clarté qui illumine le visage comme la lueur d'une bougie A travers le petit espace tiré d'un rideau de chambre. La peur de perdre Maintenir ce qui est en l'état Vouloir tous la même chose égalité , sécurité , bonheur Dans un univers d'écriture contenant autant de visages que de lectures possibles Ecrire pour une lecture qui n'existe pas encore Rêve d'un corps qui n'a plus rien à craindre , se risque à l'inédit Un monde uniforme dans lequel les mots marchent au pas Bien alignés qui tournent leurs visages vers la tribune Tenir le crayon bien droit comme une arme portée L'impression de pouvoir se reconnaître dans une pensée Un personnage insaisissable Il n'y a que le sable mouillé avec lequel je peux construire Quand il est sec , il me glisse entre les mains S'envole au vent comme une utopie Une idée au logis dans la tour d'un pâté Passer par un des tours , faire un crochet par Accrocher , prendre la tour d'assaut par vagues répétées Comme un coup de bélier Comme si ce qui voulait regarder de plus haut , avoir une vue d'ensemble Etaient ramenés à une vision horizontale en souvenir d'une Babel Un personnage loin des manivellements du désir , des instincts gréguères Installé dans une modernité que l'on interroge plus Qui justifie tous les abandons au nom du progrès Qui mène des guerres préventives : un moyen d'obtenir une sécurité définitive Il existe encore des recettes qui permettent de débloquer les situations Des géométries variables tant que la forme géométrique est préservée Même une géométrie de l'espace Des idées jugées plus essentielles que leur propre existence Aujourd'hui pas comme hier Un passé qui n'aurait plus ses routines :guerre paix révolte misère Des roues de voitures qui prendraient des formes au fur et à mesure de leurs avancées Selon le terrain emprunté Comme un bébé qui trotte à la découverte de l'espace mais pas La parade uniforme des mots d'un texte à la merci d'une boule qui viendrait tout renverser Lecture le temps d'un jeu qu'il ne faudrait pas lasser Une uthopi poétale-tribu indienne Hopi, la plume d'un poète indien non pas Une danse de la pluie qui viendrait tout efface Mais au contraire les bras en rythme qui dessinent la musique dans une salle obscure Dans la lumière d'un spot qui te cherche dans les ombres Et tes deux larmes bien rondes qui coulent jusqu'à tes oreilles Tes deux boucles d'oreilles |
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