tisseur de poèmes

Aussi souvent que cela est possible ,j'écris sur mon journal de bord

Malgré la vague de froid qui pose sur écume de neige 

Même si ce qui est passé reste et ne s'en va pas comme un mal de tête sous l'effet d'un doliprane 

J'écris aujourd'hui même si demain c'est un autre jour ,une autre humeur 

Des fois , j'ai l'impression que chacun se dit :qu'est ce qu'on va leur dire ,leur faire  aujourd'hui 

Mais l'actualité du monde ne se concerte pas 

Des fois ,j'ai peur  que chacun se dise : je m'ennuie , déjà vu , déjà lu 

Mais l'actualité du monde étonne en bien et en mal 

Un tout pédagogue pour que chacun apprenne quelque chose de neuf chaque jour 

Oui , il y a tellement à découvrir  

Le poète se promène le long de sa feuille au bord de l'eau 

L'encre qui coule tel un fleuve ,traverse la page sans que l'on sache où est sa source  , où elle se meurt 

L'encre  qui roule telle une vague de lignes en lignes jusqu'à sa dernière roulade et son salut l'artiste 

L'encre qui nage de bord en bord  fait des longueurs 

Un relais de phrases en phrases ,dés que l'une a touché  le bord gauche  ,l'autre se jette à l'eau du bord droit

Une page remplie à ras bord , de haut en bas  mais sans  jamais déborder 

Des mots qui respirent entre chaque virgule, à chaque point 

Le poète est du même bord que sa feuille et tire des bords sur le canot de ses phrases 

Mais lui regagne le bord tandis que sa prose  continue de naviguer sous les regards hublots de ses lectrices et lecteurs 

La flotte de ses écrits au bout de l'horizon aperçoit  la terre meuble d'une étagère , le port d'une librairie 

Le poète emprunte les mots d'un dictionnaire comme un livre à la bibliothèque 

A chaque emprunt une croisière en solitaire pour ses lecteurs et ses lectrices 

Au bord pour tomber dans un autre espace  ; voyager dans l'espace  d'une feuille 

Jouer l'apprenti Dieu  et créer un monde 

Et puis remplir tous les vers d'un bord eau ,à la santé de tous