tisseur de poèmes

Quelqu'un qui sait à ma place 
Pour qui le déroulement du spectacle visuel offre un sens 
Va vers un but 
Je me remets à ce savoir que je n'ai pas
Où il faut se mettre 
Où il faut regarder pour voir 
La nuit devient nuit quand elle nous enveloppe 
Quand elle devient notre milieu 
Quand nous nous y établissons 
La nuit propose un pacte 
La mise en forme ,c'est le changement des propriétés 
Sensibles elles mêmes 
Nos doigts , nos pieds , notre respiration , sentir notre odeur 
Aiguisés comme pour avancer à tâtons , se mettre en nuit
La nuit assumant sa fonction d'éclairage tend à se situer 
En -deçà de toutes couleurs ,tends vers le degré zéro de couleur 
Nos corps se distribuent les luminescences d'un spectre 
Selon le degré et le monde de résistance à cette nouvelle
Ambiance 
L'expérience visuelle est un spectacle étalé devant nous à distance 
Donne l'illusion d'être présents immédiatement partout 
Et de n'être situés nulle part 
Dans la nuit : entendre une phrase et y trouver la trace d'une pensée Etrangère 
Traduire en geste pour nous la rendre plus familière 
Une nuit comme un jour 
Mais une nuit de silence sans les bruits alentours 
Un silence auquel on n'est pas habitué 
On doit l'oublier sur un terrain sur lequel on peut avancer un pas
Devant l'autre sans éprouver le qu'est ce que c'est ?
Ne pas éprouver le frisson de retrait au moindre effleurement 
La peur de l'inconnue 
Un plaisir qui fait désobéir le corps
Un corps qui se laisse aller sans "lois" 
Les lèvres une feuille de papier ,la langue un crayon 
Ecrire un baiser d'amour 
Une écriture , puis une sculpture de mains 
Pygmalion devient femme 
La nuit perd sa frilosité ,ils deviennent chauds 
Sa chevelure balaie les excès ,les mains peaufinent le moulage 
Les baisers qui joignent chaque partie d'un corps 
Une dernière prise en main , enlacer 
La nuit n'est plus nuit 
C'est leur intimité 
Leur amour est le grand jour 
Ils se voient 
Une nuit qui leur a permis d'accomplir 
Une nuit intuitive