le vieillard
Il pensait être à l'abri derrière des auspices
A l'hospice des vieux âges ,il végète :existence ainsipide
Fauché avant la grande Faucheuse
Dégarni juste des petits cailloux dans l'allée sans retour qui mènera jusqu'à sa tombe
Dépouillé avant de devenir lui- même dépouille mortelle
Il reste court car ses vertèbres se sont tassées
Il est à sec car les fluides qui lui restent ne se révèlent que par leurs effets absorbants
Absorbé par la lumière ,il ombrera un dessein funeste
Absorbé par les racines ,il mangera les pissenlits
Il absorbe moins d'eau , de nourriture
Il absorbe mécaniquement ses médicaments comme un rituel
Il avale ses mots
Il avale sa langue et ne dit mot
Le livre l'avale dans ses pages pour raconter son histoire
Lui ,il est à vide
Sa pensée est ailleurs et se confond déjà avec le retour à la nature
On le dévore des yeux , convoité pour un héritage même maigre
Il est dévoré de remords ,tout ce qui lui reste à faire ,tout ce qu'il n'a pas fait
La maladie et la douleur le consument
Son esprit est fébrile face à l'incertitude d'un après
Il vie-vote un bulletin blanc car avec la mort il sera toujours temps de mettre un parti
En aval de re-sources médiocres
En amont d'un tumulus
Les poches de ses yeux cernées par des larmes
Il se retrouve alors sur une île déserte
Il n'a plus de biens que des os potables
Il est le passant d'une ceinture bouclée pour un dernier voyage
Un ange qui décolle à cents noeuds coulants
Sa valise va faire un voyage d'affaires
Seule sans poignée demain
Il est hors d'affaires dans son dernier départ.
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