tisseur de poèmes

tisseur de poèmes

le vieillard

Il pensait être à l'abri derrière des auspices 

A l'hospice des vieux âges ,il végète :existence ainsipide 

Fauché avant la grande Faucheuse 

Dégarni juste des petits cailloux dans l'allée  sans retour qui mènera jusqu'à sa tombe

Dépouillé avant de devenir lui- même dépouille mortelle

Il reste court car ses vertèbres se sont tassées 

Il est à sec car les fluides qui lui restent ne se révèlent que par leurs effets absorbants

Absorbé par la lumière ,il ombrera un dessein  funeste

Absorbé par les racines ,il mangera les pissenlits

Il absorbe moins d'eau , de nourriture

Il absorbe mécaniquement ses médicaments comme un rituel 

Il avale ses mots 

Il avale sa langue et ne dit mot

Le livre l'avale dans ses pages pour raconter son histoire

Lui ,il est à vide

Sa pensée est ailleurs et se confond déjà avec le retour à la nature

On le dévore des yeux , convoité pour un héritage même maigre

Il est dévoré de remords ,tout ce qui lui reste à faire ,tout ce qu'il n'a pas fait

La maladie et la douleur le consument

Son esprit est fébrile face à l'incertitude d'un après

Il vie-vote un bulletin blanc car avec la mort il sera toujours temps de mettre un parti 

En aval de re-sources médiocres

En amont d'un tumulus

Les poches de ses yeux cernées par des larmes

Il se retrouve alors sur une île déserte

Il n'a plus de biens que des os potables 

Il est le passant d'une ceinture bouclée pour un dernier voyage

Un ange qui décolle à cents noeuds coulants

Sa valise va faire un voyage d'affaires

Seule sans poignée demain 

Il est hors d'affaires dans son dernier départ.

 

 



28/03/2011
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