tisseur de poèmes

Une femme qui enlève son pull
Elle a le torse nu en dessous 
Le pull reste à hauteur des clavicules
-Puis je ?
-Ai je le droit ?
-Tu crois que c'est le bon moment 
-Donne moi une bonne raison
Dans ces yeux le poète lit tout cela
Ses lèvres n'expriment rien 
Elles attendent aussi la confirmation ,la levée des doutes
Sûrement un modèle devant son photographe
Mais il y a des jours elle se sent prostituée
Elle croit être sale
Bien sûr , avec rémunération cela aide
Mais quand même il y a des jours où l'humain est plus fort
Et où l'argent offense sa dignité
Des fois elle voudrait se mutiler pour se rendre laide
Mais certains trouveraient encore une certaine forme de beauté
Parce qu'elle attire , retient l'oeil
Elle sait très bien que le pull est quelconque
Que c'est elle que l'objectif veut prendre
la lumière est- elle trop voyeuse ?
Vouloir et la laisser sur son désir , insatisfaite , frustrée
La lumière est- elle trop sombre ? Elle ne voudrait pas être prise 
En cachette , à la va vite ;satisfaire un désir pressant 
La lumière lui donne t-elle la peau noire ?
Ancienne esclave , curiosité ,air de musique 
Un public qui attend des preuves parce qu'il a une fausse idée
Ne connait pas :"montre nous ce que tu sais faire "
Un peu trop singe savant
Elle attend le feu vert du photographe 
Après les photos :"tu peux te rhabiller "
C'est fini , elle est image 
D'un magazine , d'un journal 
Mais elle va retourner à sa vie 
Peut-être changer de look pour ne pas être reconnue
pas le genre d'homme :"Tu as vu c'est celle du magazine"
Elle refuse le démonstratif 
Ses larmes brouillent la vue 
Larme d'une brouille ? Avec la pose
N'est plus le bon terreau d'un cliché dans le réel
Déracinée 
A chaque séance on lui donne les limites d'un cadre 
Mais dans la vie on ne peut l'encadrer 
Etre une femme ordinaire