tisseur de poèmes

Toi qui avançais  un pied  après l'autre   sur le rail  gauche  simplement vêtue  d'une robe pagne

Ton comptes les traverses  , à dix tu seras  ici ou là  , selon ton me-nue  de souhaits 

Tous  les trains d'un quand  ne sont jamais revenus 

Cam-pagne  habillée d'un souvenir 

Les deux langues d'un baiser   s'écrivent    leur amour 

Les deux bouches d'un long tunnel ,l'une vers avenir   , l'autre vers le passé

La fumée engouffrée  disparaît  ou ressort en nuages de pluie 

Ta nudité  en équilibre   sur le rail serre les boulons 

Pour ne jamais se laisser aller et descendre en marche 

A force de voir  les femmes   , je ne les vois plus 

Comme engloutie  par une forêt  tropicale 

Tu sors enfin  découverte

L'arquéologue sous le poids des choses anciennes  se prosterne 

Tu as pris de la patine  et tu déploies ton chef d'oeuvre 

Ma main , elle , patine   ton corps , fait briller ta beauté 

Toi qui avait fondu   dans le paysage 

Par  un tour lanterne de passe passe 

Voilà que tu illumines la journée 

Il me faut retrouver ce que je ne savais  plus voir   

Ma pensée irrationnelle   cherche ton  sens 

Comme une ville  après guerre  qui n'est plus  qu'une prière de  pierre

Celle d'une reconstruction

Comme une gare désertée qui cherche une posture 

Ta station hanchée  et verticale   dans son déplacé  semi nu  va t-elle  se faire arrêtée ?

Alors je plaiderais pour un non lieu   pour que tu continues à avancer 

Les lettres de l'alphabet  semées à même le sol

Attendent toutes les pousses  d'écriture  

Je courbe la tête  comme si je cédais devant une écriture 

La lectrice se laisse aller , écoute 

Les signes   graphiques sont destinés  à durer  ,ne jamais tomber en ruine

Je tiens les écritures pour qu'elles ne penchent pas

Qu'elles n'aient pas tendance  à choisir  

Elles consomment des rames de papier gondolé 

Tu te bombes sous l'effet de la chaleur 

Les feuilles des pages se plient et se déplient  

Pour rompre le silence intérieur  , la solitude 

Je me plie  aux fantaisies de ma pensée 

Toi sur  ton rail   moi sur ma  r-août 

Qu'est qui nous arrive ?