Ce sont les gouttelettes d'une vague fracassée sur un rocher qui pleuvent sur mon dos
En attendant que la mer monte ,mes bras appuyés sur le sable qui se débine ,mon corps exposé de ma pensée
La gorge a son verbe gorger ,
La bouche a son verbe boucher ,
Mais le nez a son verbe familier blairer
Mais les yeux ont leur verbe familier zyeuter
Comme si on se tutoyait du regard , de l'odeur
Comme si la gorge et la bouche ne pouvaient rester vide
D'une langue qui rentre ses mots de gorge
Crier , chanter à pleine gorge
D'une langue qui sonne la cloche du palais fin pour une bouchée gourmande
Ce qui vient de la profondeur s'éloigne du bord , de la surface
La peur du vide mais aussi s'éclaircir la voix ,ne plus sentir le noeud , le chat au fond de la gorge
Ne pas partir le gosier vide mais boire à petite gorgée pour étancher sa soif
La gorge pleine d'une femme avec son soutien gorge
Les zoreilles ,c'est la bouche du métro
Mais pas de verbe oreiller
Chez nous pourtant on ne se regarde pas
On évite de croiser du regard
Ce qui serait déplacé
On fuit alors du regard mais colmater un regard
C'est soit aveugler ou combler
Toujours la même dichotomie entre le vide et le plein
Moi sur la photo je regarde la mer ,mes cheveux cache mon visage de profil
Toi tu regardes mon corps presque nu et tu aimerais être la mer ,la vague
Mon maillot est un deux pièces ,pile et face
Tu aimerais dénouer le noeud de mon top
Car une belle femme seule assise dans l'eau t'intrigue
Dans mon maillot à damiers blanc et noir
Tu es mat -eur mais tu ne mouilles pas le maillot
Moi quand je fais le maillot mon exposé est au poil.