tisseur de poèmes

Il est en train d'écrire avec les autres écrivains 
Pour qu'on ne sache pas qui écrit quoi
Il ne veut pas être le seul le crayon à la main comme un fusil
Celui qui n'est pas mort doit confesser ce qu'il a vu et entendu
Dans le ciel laiteux , un vers de lait
Un écran blanc qui laisse apparaître des formes 
Puis une image nette mais dans cette netteté des situations et 
Des personnes qui ne sont plus 
Il se lève avec ceux qui se lèvent ,se couche avec ceux qui se Couchent
Il ne veut pas pas qu'on sache qui et qui 
Celui qui est surpris debout ou coucher doit raconter l'histoire
L'orage des lumières du soir ,le tonnerre d'une nuit trop noire
Des cils baissés comme des branches de palmiers
Etendues sur le sol
Des yeux qui ne montrent aucun regard 
Personne derrière la ligne
Personne ne jette un regard 
Ou par -dessus comme une grenade 
Ils n'ont rien vu , rien entendu , rien fait 
Pas de confession , pas d'histoire
Elle s'avance son corps comme un doigt levé 
Elle va dire moi je veux répondre , parler , raconter 
Ils font paravent , elle derrière toute seule comme toute nue 
Elle jette par -dessus ses habits, tous s'en habille bal masqué 
Qui est qui ?
Le silence , personne ne reste comme une ville morte
Elle se couvre d'un drap de page blanche comme un fantôme
Ils tirent tous leurs couvertures
Elle se fait oiseau et bat son elle 
Ils se font nuées migrateurs pour atténuer et l'emporter