tisseur de poèmes

Je ne fais qu'un avec l'univers

Je suis un grand tout 

Ma tête  est  notre planète  bleue 

Sur laquelle   se greffe les éléments passés , présents et avenirs 

Dans lesquels   l'histoire prend  corps

Mes yeux , l'oeil droit le soleil  , l'oeil gauche la lune

Le phare jaune et le phare blanc   de la nuit

Celle à  l'intérieur   de mon crâne  

Celui d'une  roche  calcaire  recouvert de mousses chevelues   

Le cerveau  tel un engin spatial  dans les  couloirs de neurones

Lumière intérieure  qui remonte les années  lumières   jusqu'à  l'interrupteur 

Coupez , le film  est fini

Je me souviens du vent qui nous peignait  les cheveux  au bord   de l'eau

Avant de s'embrasser    parce que l'amour c'est beau 

Elle vient me peigner   pour être encore digne    

Présent-table  mais je ne peux plus écrire  , penser 

Les médicaments me transportent dans un autre sommeil 

Plus celui de notre lit conjugal

Ramène moi  à la maison  appartient au monde des souvenirs 

Ne plus pouvoir se donner à fond parce qu'il y a un retour 

Il n'y a plus de retour du tout car la mémoire ne rentre plus 

Chaque jour  se fait devineresse  du lendemain

Chaque jour se fait accoucheuse  d'une urgence 

Celle de vivre chaque seconde , minute et heure

La  médecine est le temps 

les aiguilles  : l'infirmière 

L'espace  n'est plus le mien  

Juste une chambre d'embarquement 

Un lieu  qui sépare les visiteurs   du prisonnier

L'espace vide dans un  corps   qui fera bientôt qu'un  avec le ciel 

Celui qui nous est si étranger de notre vivant 

Toi qui occupait un grand espace  

Maintenant   infiniment  découvert

Il s'appelle  désormais IAN 

Dans son grand écart  , il a enjambé 

Il n'est plus  I AM : je suis 

Mais toi , tu as perdu  tes ailes   

En l'imaginant  au milieu des anges , tu lui en as donné 

Mais toi , tu es  à la fois

Dépossédée :tu ne donneras plus , on ne te le rendra plus  

Possédée  par une force cachée  , mystérieuse